Anen nega li lume. (Noyer les lumières)
Traditionnelle "fête l'Anen nega li lume" à Bédarrides, défilé en direction des berges de l'Ouvèze pour "noyer les lumières", selon la coutume locale.
Fête de l'Annonciation, l'Anounciacioun, le 25 mars consacré à Notre-Dame, Nosto-Damo de mars, demeure dans les traditions populaires, le jour de l'équinoxe.
C'est à cette date que la durée du jour est tenue comme étant égale à la durée de la nuit, durée du jour qui ne fera que croître au dépens de celle de la nuit. Dés lors, le travail peut se faire dans les ateliers sans qu'il soit besoin, comme c'était le cas depuis le mois de septembre, de la lumière d'une lampe.
D'où ces dictons:
- A Notre-Dame de mars, les lampes à huile se jettent à la mer.
- Le vingt-cinq mars, prends ta lampe à huile, jette le à la mer.
Ce n'était pas là seulement une expression imagée puisque certains ateliers avaient coutume (une coutume remise en rigueur dans certaines localités du Comtat Venaissin, Velleron Monteux...) de NOYER LES LUMIERES, nega li lume, ce jour-là, en mettant au fil de l'eau des lumignons allumés, calèns (coquilles d'escargots), fixés sur une planche. Le sort de cette navigation, longue course ou naufrage, permettant par ailleurs aux amoureux d'inaugurer de leur union, proche ou lointaine.
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"Noyer les lumières" est le nom de cette manifestation qui a lieu chaque année à l'approche du printemps, notamment, à Bédarrides. Cette année c'est le 25 mars.
Les enfants du village doivent préparer un peu à l'avance de petits bateaux, radeaux et autres embarcations qu'ils auront imaginés et qu'ils mettront à L'Ouvèze le moment venu.
Tout est accepté et seule l'imagination des enfants sert de limite. Mais la règle veut que l'embarcation soit garnie d'une bougie qui sera allumée au moment de la mise à l'eau et, bien entendu, qu'elle ne soit pas en matière plastique (tout matériau bio dégradable est accepté).
Le grand jour venu, un défilé se met en place depuis le jardin public près de la mairie, au son du tambourin et du galoubet, organisé par Parlaren Bedarrido et les enfants de l'Ouvèze qui ont fabriqué les embarcations, accompagnés d'adultes et de badauds.
Tout le monde traverse le village pour se retrouver au bord de l'Ouvèze. Puis les enfants, accompagnés de leurs parents, mettent leurs bateaux à l'eau.
Certaines embarcations flottent et prennent immédiatement le courant qui les emporte tout de suite. D'autres coulent, malheureusement. D'autres chavirent. Parfois certains ce coincent dans les herbes, ils sont dégagés par le papa qui tente de les repousser avec une branche trouvée sur les lieux. Mais il ne faut pas avoir peur de se mettre les chaussures pleines de boue.
L'ambiance est joyeuse, familiale avec beaucoup d'excitation de la part des enfants.
Petit historique:
Cette célébration qui consiste à "noyer les lumières", correspond au moment où on pouvait éteindre les chandelles à l'arrivée de l'Équinoxe de printemps. Cette tradition a existé ou subsiste dans certains villages encore de nos jours.
Ces usages se manifestent sous des formes très variées "Feux de joie" ou "noyade de lumière", mais procèdent toujours de la même pensée initiale: la "libération" de l'obscurité hivernale, l'extinction des chandelles dans les maisons ou les ateliers, avec l'allongement de la durée du jour.
Cette libération est donnée symboliquement en scène des moyens d'éclairage artificiel (bougie, lampe à huile ou lanterne symbolisée), dont on se "débarrasse" en les mettant sur la rivière pour qu'elle les emporte, avec les mauvais jours de l'hiver.
Voici quelques photos prises ce jour là.
Départ du défilé.
Traversée du village jusqu'au bord de l'Ouvèze.
Il faut allumer une bougie avant la mise à l'eau des embarcations. Les enfants sont accompagnées de leurs parents et aussi par des badauds venus voir cette tradition.
Certains bateaux flottent, d'autres coulent, chavirent ou se coincent dans les herbes
Accompagné par un tambourinaire.
- Association de Bédarrides: Parlaren Bedarrido.
- Voir aussi article ville de Bédarrides sur le blog