Dans un petit village,

Des hommes, abandonné,

Vivait un vieil homme sage,

C’était un vieil abbé.

Il y a bien longtemps,

Manou était parti,

Le dernier habitant,

Sans doute au paradis.

Le prêtre ne voulait pas,

Abandonner Jésus,

Qui était sur la croix,

Ni sa cloche non plus.

Elle appelait tous les jours,

Et à toute volée,

Les hommes aux alentours,

Mais personne ne venait.

Quelques brebis parfois,

Egarées d’un troupeau,

Venaient chanter leur foi,

En disant le credo.

Une fois l’an à minuit,

Comme la messe était belle,

Des animaux sans bruit,

Venaient fêter Noël.

Le prêtre émerveillé,

Chantait la gloire de Dieu,

Et les oiseaux piaillaient,

Sur les cornes des bœufs.

Tour à tour on venait,

Pour réchauffer l’agneau,

Sur la crèche allongé,

De son souffle bien chaud.

Et puis un jour béni,

Qu’il priait sous la croix,

Il entend derrière lui,

Qu’on chuchotait tout bas,

Un jeune couple était là !

Mon Père, mariez nous,

Nous allons vivre là,

Vous savez ? chez Manou !

Et Jésus de sa croix,

Sourit aux mariés,

Tandis que le prélat, 

Avait les yeux mouillés.

Le village a repris,

Sa vie comme autrefois,

Mais la messe est finie,

Le curé n’est plus là.

Les hommes ne croyaient plus,

Ils n’avaient plus la foi,

Car ils avaient perdu,

Leurs beaux rêves d’autrefois.

Alors Jésus partit,

Emportant sous son bras,

Son petit homme béni,

Qui ne le savait pas.

Pourtant comme le village,

Qui redevient vivant,

L’église du vieil homme sage,

Reverra ses enfants.

Et Jésus sera là,

Avec son vieux curé,

A leur tendre les bras,

Dans la foi retrouvée,

A leur tendre les bras,

Dans la joie retrouvée.

Ange Paul COSTANZO Villefranche /Saône Le 23 Novembre 2001. Tous droits réservés.