Lexique d'ici

 

 

 

 

 

 

 

 Extraits du "Journal le Dauphiné Vaucluse".

 

 

"Peto de Cabro ..."

- Un enfant vient de tomber ou de se cogner et vous étes témoin de cette catastrophe épouvantable. Vite vite, même si la plaie est invisible à l'oeil nu, prenez son chagrin au sérieux. Prenez l'air grave et récitez solennellement cette incantation:

" Peto de cabro, peto de cabri, deman matin sara gari".

"Crote de chévre, crotte de cabri, demain matin ce sera guéri.

 

 

" Fai-mi vèire uno oulivo pèr Sant-Jan, te n'en farai vèire milo pèr Toussant."

" Fais moi voir une olive pour St-Jean, je t'en ferai voire mille pour Toussaint".

 

 

" Qu 'au noun a paire ni maire, de se-meme lou dèu faire.

" Qui n'a ni pére ni mère, de soi-méme le doit faire."

Le rôle irremplaçable des parents doit bien étre assumé par quelqu'un, au pire par soi-méme pour soi-méme.

 

 

" Lou sang pou pas menti."

" Le sang ne peut pas mentir".

Le proverbe Provençal affirme lui, que la ressemblance familiale existe et se manifeste dans quelque milieu et quelque domaine que ce soit, physique ou moral.

 

 

" Qu naisse pounchu, more pas carra".

" Qui naît pointu, ne meurt pas carré."

C'est à dire, comme on est, on reste!

 

 

" Au mes de Jun s'en meissouno quaucun. Au mes de Juliet se meissouno à plen dèt".

" Au mois de juin, on moissonne un peu de blé. Au mois de Juillet, on moissonne à plein doigts."

Voilà, que commence la belle époque de la récolte des blés. On n'oubliera pas de saluer amicalement l'étoile du berger "Vénus". Celle que les provençaux appellent précisément " L'estello di meissouniè".  L'étoile des moissons.

 

 

" La caro souleiado":

" La mine ensoleillée."

Les vacances en Provence? Soleil assuré et Teint hâlé! C'est tout le soleil du midi que l'on garde sur la peau!

 

 

" Lou jo dou tambourin"

"Le jeu du tambourin".

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"Toutouro"

Trompette de berger en argile.

 

 

" Li guereto"

"Les chatouilles"

Avec un tout petit, le moindre geste devient un jeu. On pose le doigt sur une partie du visage de l'enfant, en récitant cette comptine:

 "Bèu font, bèus iue, atre bèus iue, nas de carcan, bouco d'estam, mentoun flouri".

"Beau front, bel oeil, autre bel oeil, nez de vaurien, bouche d'étain, menton fleuri". Puis on chatouille son ventre ou son cou en disant: "Gueri gueri". "Guili guili".

 

 

" Lou le dre"

"Le but droit"

Qui imaginerait la Provence sans pétanque? A l'origine, les jeux de boules se pratiquaient avec des pierres! C'est pourquoi le cochonnet en bois s'appelle encore aujourd'hui "Lou le" ou "La leco" qui veut dire pierre. "Lou le dre"( le but droit) était une pierre dressée avant d'étre une simple boule.

" Tiro "...Tirer

" Pounta "...Pointer

" Carèu "...Carreau

" Pétanco "...Pétanque

" Busco "...Bûchette

 

 

" Gibre d'avans nadau"...

« Gibre d'avans Nadau Cènt escut nous vau. Gibre de Genié vau pas un denié ».
 C'est en Limousin et en Rouergue que l'on utilise le mot « givre », quand le provençal dirait, au choix :
-  « gelibre » ou « aubierado » (gelée blanche, du latin « albus », que l'on trouve sous d'innombrables formes),
- « blancado » (terme que l'on utilise pour toute étendue blanche),
- « brèino » (gelée blanche, déformation du synonyme latin « pruina ») 
- « canudo » (frimas, terme sans doute issu de l'adjectif latin « canus », 
- « madrian » (grésil, petite grêle) ou
- « plouvino » (c'est le terme le plus large, puisqu'il désigne à la fois la gelée blanche du sol, les frimas de l'air et la bruine qui tombe du ciel).

 

 

 

"A la candelour..."

«A Candelour, Grand fre, grand doulour ». On ne risque rien d'annoncer que la Chandeleur - en plein hiver - sera froide !

 Le nom de cette fête, vient du latin « Candelarum dies » (jour des cierges), rappelle que des processions accompagn (ai) ent la fête du 2 février. Ce jour-là on commémore à la fois la Purification de Marie, fête juive des relevailles, 40 jours après l'accouchement - en l'occurrence Noël - et la Présentation de Jésus au Temple : d'après la Bible, le 1er né mâle des familles juives devait être consacré à Dieu, en même temps que devait être offert un agneau mâle, ou, pour les familles pauvres - c'est le cas du modeste charpentier Joseph -, un couple de tourterelles ou colombes. La célébration de la Purification aurait été instaurée à Avignon par le pape Grégoire XI en 1371.

 

 

 

" Lou tèms pèr santo Balledau..."

«Lou tèms pèr santo Babellau Duro fin que li Rampau».  (Le temps qu'il fait le jour de la Sainte-Isabelle Dure jusqu'aux Rameaux).

 

 

"Lou cabanoun"

Caché à flanc de colline ou blotti dans un vallon, ou encore bercé par le clapot d'une calanque, le cabanon accueille toute la famille le dimanche.
Dans ce petit coin, parfois peu accessible mais seul paradis pour les ouvriers marseillais, on s'occupe... surtout à ne rien faire !
 « Van reserqua l'air pur de la mountagno E lou plaisir que regno aou cabanoun »  (Ils vont rechercher l'air pur de la montagne, et le plaisir qui règne au cabanon.)
 Ne rien faire ? Mais c'est une activité sérieuse que la sieste ! 
 Et jouer aux cartes ou aux boules, et chanter tous ensemble, et pêcher le repas, et déjeuner à l'ombre quand le soleil « dardaille »,
et dîner aux lampions, c'est tout un art de vivre !
Il n'y a guère que les touristes pour demander ce qu'est un cabanon !

 

 

 

" Mes de Mars"

Mes de mars, tantos nivo, tantos clar. (le mois de mars, tantôt nuageurx, tantôt clair).

Si on se lamente, devant un printemps qui tarde à venir que  "lou soulèu es miejo vido", (le soleil est la moitié de la vie), on ne peut qu'en prendre son parti.

 

 

 

" Li coucourdo..."

- << Li coucourdo se semenon pèr la semano santo ; Vènon grosso coumo de campano e li grano coumo lou matai >> (Les courges se sèment pour la Semaine Sainte ;  Elles deviennent grosses comme des cloches et les graines comme le battant).
N'en croyons pas un mot, car il ne faut semer, paraît-il, qu'après la fin de tous les épisodes de froid, notamment des « Cavalié de la Fre »  ( les cavaliers de la froidure, (fin avril) voire des saints de glace (début mai). 
En effet, la date de Pâques oscille suivant les années entre le 22 mars et le 25 avril, donc la semaine sainte peut commencer trop précocement. 
Le 16 mars. « Li coucourdo » - comme « li coujo », « li mareso » (en Languedoc) ou « li tuco »
 - désignent les cucurbitacées, courges, citrouilles ou autres potirons ;
 des toponymes s'y réfèrent, comme La Coucourde (Drôme).

 

 

 

" Fango en abriéu...."

Les premiers beaux jours à peine arrivés, on les voudrait durables.
Et pourtant les agriculteurs, appellent de leurs vœux les ondées printanières, qui assureront de belles récoltes.
Oui, même la gadoue que redoutent les promeneurs, les connaisseurs, eux, la souhaitent,
 puisque "Fango en abriéu, Espigo en estiéu" (Fange en avril, épis en été).
 On peut être plus précis encore :
 -"Mars aurous, Abriéu giscous, E mai pluious, Fan ana lou pagès urous"
  ou
 "Fan ana lou pagés jouious" (mars venteux - "aura", en latin, désigne la brise légère -, avril capricieux, Et mai pluvieux,
  Font le paysan heureux, ou Font aller le paysan joyeux).
   Et plus joliment on peut dire aussi que :
 "Pichoto plueio d'abriéu Fai bello meissoun d'estiéu" (Petite pluie d'avril Fait belle moisson d'été).

 

 

" La luno es rousso"

« Quouro la luno es rousso, Ou plou ou soufle » (A la lune rousse, Ou il pleut ou il vente). Ou encore : « La luno rousso que piou vo boufo » : quand vient la lune rousse, lunaison qui suit Pâques, il faut s'attendre à pluie, vent, ou même gelées. Cette année la lune rousse commence le 14 avril et se termine le 13 mai. Cette période connaît, dit-on, des nuits claires, sans nuages, donc froides, et ces gelées de printemps peuvent surprendre une végétation que l'on n'aura pas pris soin de protéger : elles roussissent alors les jeunes plants. Cette lunaison englobe la période redoutable des Cavalié de la Fre (fin avril) en Provence, des Saints de glace (mi-mai) dans d'autres régions : on la croit exceptionnelle, alors qu'elle ne manque pas de se reproduire chaque année.
 
 
 
" Quouro la luno...."

 

« Quouro la luno es rousso, Ou plou ou soufle » (A la lune rousse, Ou il pleut ou il vente).
Ou encore : « La luno rousso que piou vo boufo » : quand vient la lune rousse, lunaison qui suit Pâques,
il faut s'attendre à pluie, vent, ou même gelées.
Cette année la lune rousse commence le 14 avril et se termine le 13 mai.
Cette période connaît, dit-on, des nuits claires, sans nuages, donc froides, et ces gelées de printemps peuvent surprendre une végétation que l'on n'aura pas pris soin de protéger: elles roussissent alors les jeunes plants.
Cette lunaison englobe la période redoutable des Cavalié de la Fre (fin avril) en Provence, des Saints de glace (mi-mai) dans d'autres régions.
On la croit exceptionnelle, alors qu'elle ne manque pas de se reproduire chaque année !

 

 

 

" Tant que lou mes de mai..."

Ils sont là, ça y est, les fameux Saints de Glace, "grêleurs, geleurs et gâteurs de bourgeons",
- Saint Mamert (fêté le 11 mai),
- Saint Pancrace (12 mai),
- et Saint Servais (13 mai), ce dernier parfois confondu avec Gervais.
 À dire vrai, ils ne pouvaient passer inaperçus cette année, depuis le début du mois  et plus particulièrement depuis Crouzet le 3 où l'anticyclone nous a brusquement quittés.
 Mais qu'on ne se réjouisse pas pour autant dès le 14, car un autre proverbe nous incite à la prudence et à la patience:
«Tant que lou mes de Mai, n'es pas au vint-e-vue,l'iver es pas cue »
 (Tant que le mois de Mai n'est pas au 28, l'hiver n'est pas cuit).

 

 

 

La liberta..

Il y a 70 ans ce 18 juin (et il y a 126 ans, naissait à Carpentras le Taureau du Vaucluse, Daladier)....
S'il s'agissait plus, en 1940, de « resistènci » ou d'« esperro » que de Résistance organisée,
on a surtout gardé l'appel à la « liberacioun » ou au « deliéuramen », avec l'objectif final de la « liberta ».
Mais les grandes idées font rarement les grands proverbes.
Si la guerre apparaît dans de nombreux dictons, la liberté, elle, est malheureusement rattrapée par la petitesse du quotidien
: « Quau se logo, sa liberta vènd ; Quau se marido, la revènd » (Qui se loue, vend sa liberté ; qui se marie, la revend),
et même « I'a tres sorto de gènt qu'an liberta de tout dire : enfant, fou et embria (ivrogne) » ;
mais ici le dicton rejoint la philosophie ; en période de baccalauréat, qui dit mieux ?

 

 

 

Fai pas bon travaia....

« Fai pas bon travaia Quand la cigalo canto ». Est-il vraiment besoin de traduire ? Profitons donc des quelques derniers jours avant que vacanciers et festivaliers n'arrivent à flots, pour profiter, avec paresse et sans mauvaise conscience, du moment où la cigale « fai brusi si cimbaleto » (ou « si mirau », ses chanterelles) comme le dit, plus joliment qu'en français (fait bruire ses petites cymbales), une chanson populaire. D'autant plus qu'un autre proverbe affirme que « Dison que li cigalo canton sèt jour e pièi se taison » (on dit que les cigales chantent 7 jours puis se taisent). La « cigalo » désigne aussi d'autres insectes, mais également, dans d'autres domaines, ce qui fait chanter : l'ivresse, l'étourderie. La cigale d'or est l'emblème des « majorau dou felibrige ».

 

 

***

 

- Dictionnaire Trésor du Félibrige;  Lexilogo en Provençal 

 

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01/09/2022
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