Les charbons ardents de l'Archange Gabriel.

 
 
 

La Provence a une renommée de terre de bien-étre, de l'art de vivre et de la gastronomie.

Dans ce pays de ripailles, les habitants n'hésitent pas, méme en période de Carême, à organiser de grandes fêtes où se cotoyaient les mêts savoureux et les vins les plus fameux.

Une légende confirme ces affirmations.

Un jour le Seigneur se mit en colére, suite à cette attitude peu respectueuse. Il décida donc d'infliger pénitence à ses paroissiens et pour ce faire, les priva de feu.

Adieu bouillabaisse, soupe au pistou, ratatouille et autres parfums du terroir !

Adieu banquets à l'ombre des platanes, fêtes aux cabanons ou repas champêtres sous les oliviers !

Les Provençaux avaient perdu la joie de vivre, de festoyer. Ils restaient chez eux et devenaient rancuniers. Ils ruminaient. Ils rouscaillaient.

Dieu le remarqua  et constata, que les choses ne faisaient qu'empirer.

C'est alors que l'Archange Gabriel eut l'idée de proposer un pacte avec habitants fanfarons et prétentieux. Le chef ailé rêvait secrétement d'une paix étendue sur la terre entiére. En échange de ce charbon ardent, il espérait obtenir des Provençaux la promesse de se comporter pieusement.

Ils ne se laissérent point séduirent et préférent offrir à ce ministre de désirs divins des caisses pleines d'or plutôt que de prononcer des paroles qui de toute façon ne seraient pas honorés. Tous méprisérent ce marché, sauf une vieille femme rusée qui accepta de discuter avec l'auxilliaire du Trés-Haut.

Pendant la conversation, elle toucha discrétement les charbons ardents du bout de sa canne, puis refusant l'accord, prît congé et s'éloigna d'un air dégoûté.

Gabriel remonta dans les cieux. Soudain, un délicieux fumet vint lui titiller les narines. Il se pencha pour regarder l'origine géographique de cette bouffée odorante, enivrante et envahissante. Il observa avec stupeur que le peuple Provençal faisait bombance. Il saisit aussitôt que la mégére lui avait dérobé le charbon et compris qu'elle ne lui rendrait jamais.

Le voyageur peut encore le vérifier agréablement aujourd'hui, s'il s'attable au côté des provençaux autour d'une brandade ou d'une grillade relevée d'herbes de Provence, d'anchoïade ou de tapenade du pays des cigales et de senteurs et saveurs subtiles des herbes de la garrigue.

 

* Source: Contes et légendes de Provence
 
 



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