Poésie L'oiseau dans les épines
Est ce un rêve insolite,
Ou la réalité,
Qui bouscula le rite,
La prière d’un abbé.
C’était un vieux curé,
Comme on en voyait plus,
Qui passait ses journées,
Dans l’ombre de Jésus.
Un jour comme d’habitude,
Qu’il priait sous la croix,
Troublant sa solitude,
Un oiseau s’y posa.
La présence insolite,
En ce lieu d’un moineau,
Allait donner au rite,
Un air un peu nouveau.
Car a petits coups secs,
Le voilà qui s’échine,
Essayant de son bec,
De tirer les épines.
Après de maints efforts,
L’oiseau dût renoncer,
Du Christ de bois mort,
Aux épines enfoncées.
Et puis n’en pouvant plus,
Le moineau s’endormit,
Sur la tête du Jésus,
D’un curé ébahi.
Le prêtre tout chahuté,
S’endormit à son tour,
Au pied du supplicié,
Jusqu’au tout petit jour.
Quand il se réveilla,
Il regarda Jésus,
Qui était sur sa croix,
L’oiseau n’y était plus.
Quelque peu engourdi,
Par sa nuit à genoux,
Il fut ému mais rit,
De son rêve un peu fou.
A quelque temps de là,
Il ouvrit son bréviaire,
Recueilli sous la croix,
Pour y faire sa prière.
Quelle ne fut sa stupeur,
Il ne put dire un mot,
D’y voir à l’intérieur,
La plume d’un oiseau.
Ange Paul COSTANZO Villefranche/Saône Le 23 Novembre 2001-11-23